4.1 - Histoires édifiantes de réintroductions d'herbivores sauvages
Tous les espaces naturels étudiés ont connu la réintroduction d'ongulés sauvages, parlois, comme en Espagne, dans le but avoué et conscient "d'éloigner le loup du bétail"
Dans les Abruzzes
Le cerf et le chevreuil ont été réintroduits au cours des années 1970. Témoignage de Giuseppe Di Nunzio, ancien chef des gardes, employé du Parc National des Abruzzes pendant presque 40 ans : "Avant 1970, je me rappelle qu'il y avait autant, ou peut-être plus d'attaques sur les troupeaux. Il faut dire aussi qu'il y avait beaucoup plus de moutons que maintenant. Le loup se nourissait presque uniquement sur les troupeaux. Le cerf et le chevreuil n'avaient pas encore été réintroduits". Comme en contrepoint, le vétérinaire de l'Institut de Zooprophylaxie des Abruzzes, Rosario Fico, pense que "pour éloigner le loup du bétail, il faut des proies sauvages. Et il faudrait que les espèces soient diversifiées, car le loup, prédateur opportuniste, chasse surtout les jeunes individus : l'idéal serait donc que les naissances soient étalées sur l'année".
Dans le Parc du Gigante
Les grands herbivores sont représentés par "plusieurs espèces autochtones (Sanglier), introduites (Mouflon, Daim) , ou bien réintroduites au début des années 1980, après plusieurs décennies d'absence (Chevreuil, Cerf)". D'après les statistiques présentées par Alberto Meriggi, de l'Université de Pavie, sanglier, chevreuil, mouflon sont, dans l'ordre, les principales proies du loup. On remarquera que le retour du loup sur ce territoire (1982) coincide plus ou moins avec ces réintroductions.